Paris – Une statue yipwon du peuple Inyai-Ewa de la région de la rivière Karawari en Nouvelle-Guinée, estimée entre 30 000 et 50 000 €, provenant d'une collection privée exceptionnelle, sera proposée lors de la vente en ligne d'une collection privée d'Art d'Afrique et d'Océanie chez Bonhams qui se tiendra du 15 au 25 septembre à Paris. La statue représente l'esprit yipwon, une puissante entité spirituelle qui accompagne le guerrier vers sa proie (animal ou ennemi). Ces figures étaient quasi inconnues des collectionneurs occidentaux jusque dans les années 1960. Ce bel exemplaire a été recueilli par un missionnaire de la Société du Verbe Divin en Nouvelle-Guinée et a été acquis par le marchand néerlandais Edward (Eddy) Hof au milieu des années 1960. Deux statues plus petites, appelées aripa, de la même région, ont la même provenance.

Émilie Jolly, responsable du département des Arts d'Afrique et d'Océanie, a déclaré : « Cette collection privée exceptionnelle a été assemblée par un grand collectionneur londonien. Couvrant tous les continents, une grande partie des 60 lots de la vente ont une provenance exceptionnelle et ont été collecté au cours du XXème siècle. Nous sommes particulièrement heureux de les proposer aux enchères à Paris, ville qui devient une place centrale pour les amateurs d'art et où se retrouvent les collectionneurs internationaux. Des œuvres d'art indonésiennes et japonaises de la même collection seront proposées cet automne à Londres. »

Parmi les autres lots phares de la vente, citons :

• Plusieurs bols et plats du Pacifique dont quatre d'Hawaï (estimation : 3 000 à 5 000 € chacun), et un grand plat peu profond exceptionnel des Fidji (estimation : 4 000 à 6 000 €), la bordure avec un motif sculpté et un motif denté sous le bord. Il a été acheté au célèbre marchand de tableaux londonien, John Kasmin.

• Dans la section africaine, trois cannes Sénoufo (estimation : 3 000 à 5 000 € chacune), ayant appartenu à Loed et Mia van Bussel, marchands et collectionneurs d'Amsterdam, ont été montrés lors de l'exposition Sénoufo au musée de Berg en Dal en 1980. Appelés tefalipitya, ils étaient offerts aux cultivateurs lors de concours annuels de binage et représentent une jeune femme dans la fleur de l'âge, symbolisant l'abondance et la fertilité.

• Un rare appui-nuque Tsonga d'Afrique du Sud faisait autrefois partie de la collection du peintre belge Frits Van den Berghe et a été présenté dans l'exposition emblématique d'Anvers de 1937, Tentoonstelling van KongoKunst (estimation : 2 000-3 000 €).

• La vente comprend plusieurs belles miniatures africaines en laiton. Un groupe de statuettes Koulango, provenant du nord de la Côte d'Ivoire, a été acquis auprès d'Hélène Leloup en 1980 (estimation : 800-1 200 €). Les chercheurs ont décrit ces figures comme des « esprits de brousse » ou des « effigies de l'âme ». Un groupe de huit poids à peser l'or Akan, du Ghana, chacun en forme de poisson, faisait autrefois partie de la collection du musée de Berg en Dal (estimation : 1 000-1 500 €). Un poids à peser l'or en forme de léopard provient de la collection de George Ortiz (estimation : 600-800 €).

• Quatre belles statues Baoulé ont toutes été acquises vers 1980 auprès de Lucien van de Velde et trois d'entre elles figuraient auparavant dans les collections de Cornelis Pieter Meulendijk, Rotterdam, Harry Heineman, Eindhoven et Josef Mueller de Soleure. Cette dernière repose sur un socle réalisé par Kichizo Inagaki, qui a travaillé pour les collectionneurs et marchands les plus célèbres de Paris au début du XXe siècle (estimation : 4 000-6 000 € chacune).

• Des Amériques, un mortier à pigments en pierre Wasco trouvé avant 1956 a été acheté à la galerie Donald Ellis (estimation : 4 000-6 000 €) et un rare et inhabituel masque Iroquois de la Société des Faux provient du marchand bruxellois, Emile Deletaille et conserve son pochon médicinal (estimation : 3 000-5 000 €). Un petit masque en albâtre Teotihuacan faisait partie de la collection d'Alan Wurtzburger, à Baltimore, avant 1958 (estimation : 2 000-3 000 €).