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TOSHIMITSU IMAI (1928-2002) Sans titre 1963 image 1
TOSHIMITSU IMAI (1928-2002) Sans titre 1963 image 2
Provenant de la collection personnelle de Michel Tapié
Lot 69

TOSHIMITSU IMAI
(1928-2002)
Sans titre
1963

5 June 2025, 14:00 CEST
Paris, Avenue Hoche

Sold for €23,040 inc. premium

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TOSHIMITSU IMAI (1928-2002)

Sans titre
1963

signé ; signé, daté Février 1963 et inscrit Paris au revers
huile sur toile

signed ; signed, dated Février 1963 and inscribed Paris on the reverse
oil on canvas

72.7 x 60 cm.
28 5/8 x 23 5/8 in.

Footnotes

Provenance
Collection Michel Tapié, Paris
Puis par descendance au propriétaire actuel


Sa voix rocailleuse, qui fleure bon l'accent du Tarn, son monocle, sa chevalière et son cigare sont les attributs légendaires de Michel Tapié, qui fut un critique et théoricien de l'art, à l'influence internationale.

Ses petits-enfants, en évoquant leurs souvenirs avec « Papé », gardent encore en mémoire ce grand appartement de la rue Wilhem, dans le XVIe arrondissement de Paris, qui sentait l'amour et la térébenthine. Riche en effet de plus de cinquante ans d'amour, le couple singulier aimait recevoir les siens au milieu des meubles de « l'oncle Alphonse » (père de Toulouse-Lautrec) hérités du château de Mauriac, des œuvres de Lee Krassner, des châssis de leur grand-mère vêtus de délicates toiles de soie - qui souvent envahissaient la table de la salle à manger - et de cette bibliothèque borgésienne, qui, pour le patriarche que Michel Tapié était devenu, représentait son nouveau monde.

Avec une insatiable curiosité, mâtinée de déférence, l'aînée de ses petits-enfants attendait ces moments privilégiés avec son « premier homme », dont les conversations sur l'Avant-Garde prédestinèrent sans doute sa carrière artistique. Avec la douceur feutrée du souvenir, le grand Michel Tapié de Céleyran, lui contait alors ses voyages aux confins du monde, ses correspondances audacieuses qu'il aimait créer entre différents artistes, ses territoires esthétiques à conquérir, sa vision. Chaque confidence reçue racontait le cœur de l'art mondial entre 1940 et 1970, de même que perlait, entre ses mots délicatement murmurés, la quête qui toujours habita son âme : percevoir cet autre.

Avec son panache aristocratique, le jeune Michel Tapié quitte son Sud-Ouest natal et ses études auprès des Jésuites, à l'âge de vingt ans, impatient de découvrir l'effervescence parisienne. Musicien multi-instrumentiste, il rencontre rapidement sa future épouse (fraîchement sortie des Arts Déco) à l'Académie Moderne, alors dirigée par Amédée Ozenfant et Fernand Léger. Le Hot Club de France, grâce auquel il se produit, lui permet de participer à la revue les Réverbères où la musique, au théâtre Dada, à la sculpture et à la peinture s'emmêle. Ses écrits d'alors révèlent déjà sa plume fougueuse, son intelligence lumineuse et cette subtilité mordante héritée des bons mots de Versailles : noblesse oblige...

Dans ce Paris d'avant-guerre, cet esprit libre épris de musique, de physique quantique, de philosophie, d'insectes, d'algèbre et de la théorie des ensembles, expose deux sculptures chez Colette Allendy en 1938 auprès de Hartung, Wols, Picabia, Stahly, Mathieu et Bryen.
A la faveur des étoiles, son voisin d'atelier - qui n'est autre que Dubuffet-, las des gammes nocturnes de son voisin, lui présente René Drouin qui l'embauche comme gardien. Moins de six ans plus tard, il devient le conseiller artistique du galeriste et participe au Foyer de l'Art Brut dont l'exposition débute le 5 mars 1946. Quelques années plus tard, Tapié convainc le photographe Paul Facchetti d'ouvrir son Studio, rue de Lille, qui se meut en une galerie qui contribue à faire découvrir l'expressionnisme abstrait. En 1952, il est une déflagration dans le monde de l'art : la publication de son ouvrage Un Art Autre, dont l'incandescence lui vaudra une reconnaissance internationale. L'Art Informel, sous sa plume, venait de naître, de même qu'une exposition séminale Signifiants de l'Informel au Studio Facchetti. Cette même année, Tapié offrait à Jackson Pollock sa toute première exposition. Auprès de Jean Larcade, il prend la direction de la galerie Rive Droite, avant de rejoindre Stadler, puis, quelques années plus tard, la direction européenne de la galerie de Martha Jackson.

Sa pensée porte en en sein l'influence de Tristan Tzara, Friedrich Nietzsche et de Bertrand Russell, tandis que son amitié indéfectible pour Mathieu lui ouvre l'horizon du voyage. Ensemble, ils découvrent le mouvement japonais Gutaï, que Tapié révèle aux yeux du monde, de même qu'ils prônent le décloisonnement des arts : « la poésie, la musique, la peinture, viennent en effet de se débarrasser des dernières servitudes : le mot, la tonalité, la figuration. » (Mathieu). Insatiable guetteur de talents, sa constellation d'artistes internationaux auprès de lui s'agrandit, ce que corrobore l'exposition mythique Véhémences Confrontées qu'il organise à la galerie Nina Dausset en 1951 avec Mathieu, Riopelle, Capogrossi, De Kooning ect.. Le critique sera d'ailleurs l'un des premiers à jeter un pont entre New York et Paris.

Espérant contre toute espérance, Michel Tapié, auquel nul ne résiste, créée deux institutions en 1957 puis 1960, New York-Rome Art Foundation, à Rome et l'International Center of Aesthetic Research à Turin, sollicitant les plus grands de ce monde (James Johnson Sweeney, Sir Herbert Read etc.) afin de promouvoir les artistes vers lesquels porte son cœur.

Les œuvres, que nous avons l'honneur de présenter dans cette vacation, sont de celles que le critique toujours gardera auprès de lui, comme un veilleur amoureux. Imaï, Ossorio, Lauquin, Dova, Coetzee, Pilaram, Pinot-Gallizio, sont autant de noms qui chantent le substrat fécond de tout art véritable : le vivace, le discontinu, la force et l'inertie, prélude à l'éclosion du sublime.
Dans le murmure héraclitéen de ses thèses esthétiques où viennent éclore les plus grands talents de la seconde moitié du vingtième siècle, Michel Tapié nous laisse nous abreuver à son subtile et pénétrant leitmotiv : « faire confiance à l'homme que de lui donner un risque à courir ». Rabelaisienne est sa fièvre et dantesque son travail auquel toujours se mêla une inaltérable détermination. Si tu ne viens pas à Lagardère...



His gravelly voice, with its beguiling Tarn accent, his monocle, signet ring and cigar are the legendary attributes of Michel Tapié, an internationally influential art critic and theorist.
His grandchildren, when reminiscing about their memories with 'Papé', still remember the large apartment on Rue Wilhem in the 16th arrondissement of Paris, which smelled of love and turpentine. Having enjoyed more than fifty years of love, his unique couple adored welcoming their family and friends among the furniture of 'Uncle Alphonse' (Toulouse-Lautrec's father) inherited from the Château de Mauriac, works by Lee Krassner, their grandmother's frames covered in delicate silk —which often invaded the dining room table —and the Borgesian library, which, for the patriarch that Michel Tapié had become, represented his new world.

With insatiable curiosity and deference, the eldest of his grandchildren looked forward to these special moments with her 'first man', whose conversations about the avant-garde undoubtedly predestined her artistic career. With the hushed tenderness of reminiscence, the great Michel Tapié de Céleyran would tell her about his travels to the ends of the earth, the daring connections he loved to forge between different artists, the aesthetic territories he sought to conquer, and his vision. Each confidence revealed the heart of the art world between 1940 and 1970, while the quest that always inhabited his soul filtered through his delicately whispered words: to apperceive the other.

With aristocratic panache, the young Michel Tapié left his native south-west France and his studies with the Jesuits at the age of twenty, eager to discover the excitement of Paris. A multi-instrumentalist musician, he quickly met his future wife, fresh out of Decorative Arts at the Académie Moderne, then directed by Amédée Ozenfant and Fernand Léger. The Hot Club de France, where he was fortunate to perform, allowed him to take part in the review Les Réverbères, where music, Dada theatre, sculpture and painting were combined. His writings at the time already revealed his spirited pen, his brilliant intelligence and sharp repartee inherited from the witticisms of Versailles: noblesse oblige...
In pre-war Paris, he was a free spirit, passionate about music, quantum physics, philosophy, insects, algebra and set theory; he exhibited two sculptures at Colette Allendy's gallery in 1938 alongside Hartung, Wols, Picabia, Stahly, Mathieu and Bryen.

As luck would have it, his studio neighbour – none other than Dubuffet – tired of his neighbour's nocturnal scales, introduced him to René Drouin, who hired him as a security guard. Less than six years later, he became the gallery owner's artistic advisor and participated in the Foyer de l'Art Brut, whose exhibition opened on 5 March 1946. A few years later, Tapié convinced photographer Paul Facchetti to open his studio on Rue de Lille, which became a gallery that helped introduce abstract expressionism to the public. In 1952, he caused quite a stir in the art world with the publication of his book Un Art Autre, whose incandescence earned him international recognition. Informal Art, as he called it, was born, as was a seminal exhibition, Signifiants de l'Informel, at Studio Facchetti. That same year, Tapié gave Jackson Pollock his very first exhibition. Alongside Jean Larcade, he took over the management of the Rive Droite gallery, before joining Stadler and, a few years later, the European management of Martha Jackson's gallery.

His thinking was influenced by Tristan Tzara, Friedrich Nietzsche and Bertrand Russell, while his unwavering friendship with Mathieu opened up new horizons for him in terms of travel. Together, they discovered the Japanese Gutai movement, which Tapié revealed to the world, and they advocated the breaking down of barriers between the arts: 'Poetry, music and painting have just freed themselves from their last constraints: words, tonality and figuration.' (Mathieu). An insatiable talent scout, his constellation of international artists grew, as evidenced by the legendary exhibition Véhémences Confrontées, which he organised at the Nina Dausset Gallery in 1951 with Mathieu, Riopelle, Capogrossi, De Kooning and others. The critic was also one of the first to build bridges between New York and Paris.

Hoping against hope, Michel Tapié, whom no one could resist, created two institutions in 1957 and 1960, the New York-Rome Art Foundation in Rome and the International Centre of Aesthetic Research in Turin, calling on the world's greatest figures (James Johnson Sweeney, Sir Herbert Read, among others) to promote the artists to which he was partial.

The works we have the honour of presenting in this auction are among those that the critic always kept close to him, like a fond keeper. Imaï, Ossorio, Lauquin, Dova, Coetzee, Pilaram and Pinot-Gallizio are names that resonate with the fertile substrate of all true art: the dynamic, the disordered, the powerful and inertia, a prelude to the advent of the sublime.

In the Heraclitean murmur of his aesthetic theses, where the greatest talents of the second half of the twentieth century flourish, Michel Tapié allows us to drink from his subtle and penetrating leitmotif: 'trust man by giving him a risk to take'. His passionate nature is Rabelaisian and his work Titanesque, always driven by unalterable determination. As we say in French, 'If you don't come to Lagardère...'

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