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Lot 77AR

NIKI DE SAINT PHALLE
(1930-2002)
Sans titre
1990

4 December 2025, 15:00 CET
Paris, Avenue Hoche

€2,000 - €3,000

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NIKI DE SAINT PHALLE (1930-2002)

Sans titre
1990

signé et daté 90
feutre, crayon et impression sur papier

signed and dated 90
felt-tip pen, pencil and print on paper

21 x 29.6 cm.
8 1/4 x 11 5/8 in.

Footnotes

Nous remercions la Niki Charitable Art Foundation des informations qu'ils nous ont aimablement communiquées sur cette œuvre.

Provenance
Famille de l'artiste


D'une candeur acidulée, les dessins de Niki de Saint Phalle sont une ode à l'enfance jamais abdiquée. Sur ces papiers, qui sont autant de confidences, tout un monde charmant et sinistre palpite, issu de son imaginaire qu'elle mit au monde grâce à la thérapie. « J'ai commencé à peindre chez les fous. J'y ai découvert l'univers sombre de la folie et de la guérison, j'y ai appris à traduire en peinture mes sentiments, les peurs, la violence, l'espoir et la vie » confie-t-elle.

Figure de proue de l'avant-garde, son aura internationale rayonne dès son premier tir en 1960, dont l'écho parviendra jusqu'à Stockholm ou New York où elle sera exposée dès l'année suivante (Moderna Museet et MoMA) grâce à William Seitz.

« Tel est le Nouveau Réalisme : une façon plutôt directe de remettre les pieds sur terre, mais à 40° au-dessus du zéro dada, et à ce niveau précis où l'homme, s'il parvient à se réintégrer au réel, l'identifie à sa propre transcendance, qui est émotion, sentiment et finalement poésie, encore » écrit le célèbre critique Pierre Restany sur le carton d'invitation de l'exposition, devenue mythique, « A 40° au-dessus de Dada », organisée à la galerie J à Paris du 17 mai au 10 juin 1961, à laquelle la plasticienne participe. Niki de Saint Phalle, seule femme à faire partie de ce groupe qui changera le visage de l'art contemporain, par l'envergure de son champ d'investigation, fascine. Dans ses œuvres, la sociologie semble venir au secours de la conscience et du hasard. Les collages qui envahissent ses peintures, sculptures et dessins, frémissent dans ses créations, à la tendresse très subversive.

Chacune de ses œuvre est pensée comme une fable car Niki de Saint Phalle est une artiste très engagée (minorités raciales, libération des femmes du patriarcat, etc.). Le dessin que nous présentons, créé en 1990, est issu du film qu'elle réalisa avec son fils Le sida, tu ne l'attraperas pas publié, à la demande du gouvernement français, cette même année. Quant à celui exécuté en 1982, il fut adressé à sa belle-mère Mary (mère de son premier mari Harry Matthews) afin de lui présenter ses vœux. Fantasque, riche et indisciplinée, cette dernière avait fait scandale en épousant son mari (issu de l'une des premières grandes familles à s'être installée aux Etats-Unis au moment de la Révolution), sur la Cinquième Avenue. Sa témoin de mariage n'était autre que Marella Agnelli « la dernière reine d'Italie ».

Bestiaire magique et grouillant, les créations qui peuplent ses œuvres verront éclore ses poupées colorées, chahuteuses, gigantesques et dansantes, icônes absolues de son art : les Nanas. Ces coquettes nocturnes, fleurs de déesses, s'imposeront à nos regards dans le paysage urbain. Niki de Saint Phalle, sculpturale et fragile, de notre humanité toujours s'est attachée à capturer ce qui était resté caché au fond de la boîte de Pandore : l'espérance.




Niki de Saint Phalle's bittersweet drawings are an ode to a childhood never relinquished. Her works on paper, each of a very private nature, reveal a whole world teeming with charming and sinister images, fruit of her imagination, which she conceived through therapy. 'I started painting in the insane asylum. There I discovered the dark world of madness and healing, and I learned to translate my feelings, fears, violence, hope and life into painting,' she confided.

A leading figure of the avant-garde, her international aura spread right from her first Tir (shooting) in 1960; it echoed as far as Stockholm and New York, where she was exhibited the following year (Moderna Museet and MoMA) thanks to William Seitz.

"Such is New Realism: a rather direct way of putting our feet back on the ground, but at 40° above Dada zero, and at that precise level where, if one manages to reintegrate oneself into reality, one can identify it with one's own transcendence: that is emotion, feeling and ultimately poetry, yet again." wrote the famous critic Pierre Restany on the invitation card for the now legendary exhibition '40° Above Dada', held at the Galerie J in Paris from 17 May to 10 June 1961, in which Niki de Saint Phalle participated. She was the only woman to be part of a group that would change the face of contemporary art; due to the scope of her field of investigation, she captured everyone's attention. In her oeuvre, sociology appears to redeem consciousness and chance. The collages that invade her paintings, sculptures and drawings shimmer within her creations, filled with a highly subversive tenderness.

Each of her works is conceived as a fable, for Niki de Saint Phalle is a highly committed artist (racial minorities, women's liberation from patriarchy, etc.). The drawing we are presenting, created in 1990, is from the film she made with her son, Le sida, tu ne l'attraperas pas (You Won't Catch AIDS), released at the request of the French government that same year. As for the one executed in 1982, it was meant for her mother-in-law Mary (mother of her first husband Harry Matthews) to send her best wishes for the New Year. Whimsical, wealthy and rebellious, Mary caused a scandal by marrying her husband (from one of the first prominent families to settle in the United States at the time of the Revolution) on Fifth Avenue. Her maid of honour was none other than Marella Agnelli, 'the last queen of Italy'.

The fantastical, crowded bestiary that populates her works gave rise to her colourful, boisterous, gigantic, dancing dolls, and absolute icons of her art: the Nanas (the Girls). These coquettish nocturnal figures, goddess-like flowers, are visually prominent in the urban landscape. Niki de Saint Phalle, at once statuesque and fragile, always sought to capture what lay in waiting at the bottom of Pandora's Box: Hope.

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