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DANIEL BUREN (N. 1938) Peinture acrylique blanche sur tissu rayé blanc et bleu Septembre 1971 image 1
DANIEL BUREN (N. 1938) Peinture acrylique blanche sur tissu rayé blanc et bleu Septembre 1971 image 2
PROVENANT D'UNE IMPORTANTE COLLECTION PARTICULIÈRE FRANÇAISE
Lot 30AR

DANIEL BUREN
(N. 1938)
Peinture acrylique blanche sur tissu rayé blanc et bleu
Septembre 1971

4 December 2025, 15:00 CET
Paris, Avenue Hoche

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DANIEL BUREN (N. 1938)

Peinture acrylique blanche sur tissu rayé blanc et bleu
Septembre 1971

peinture acrylique sur tissu rayé de bandes blanches et bleues alternées et verticales de 8,7 cm de large chacune

acrylic paint on striped fabric with alternating vertical white and blue stripes, each 8.7 cm wide

Dimensions sur châssis: 133 x 136.5 cm.
Dimensions on stretcher: 52 3/8 x 53 3/4 in.

Réalisée en 1971.
Cette œuvre est unique.

Estimation sur demande / Estimate on request

Footnotes

Cette œuvre est répertoriée sous le n°TIV-144 dans le Catalogue Raisonné de l'artiste en ligne.

L'avertissement de l'artiste sera remis à l'acquéreur.

Provenance
Acquis directement auprès de l'artiste par le propriétaire actuel

"Photo-souvenir" : Peinture acrylique blanche sur tissu rayé blanc et bleu, septembre 1971, 133 x 136.5 cm. © DB-ADAGP Paris 2025.



Identifié par son motif régulier de bandes verticales de 8,7 cm de large, Daniel Buren explore la manière dont l'art peut révéler l'espace qui l'accueille, autant qu'il le modifie, en interrogeant leurs influences mutuelles.

Si l'artiste français s'est toujours senti héritier de la pensée moderniste, c'est au milieu des années 1960 qu'il décide de dédier sa peinture à des bandes alternées et verticales et découvre au marché Saint Pierre, à Paris, un tissu rayé réunissant toutes les propriétés qu'il recherchait. L'artiste veut créer une peinture libérée de toute référence, qui ne dise rien d'autre que ce qu'elle est ; une peinture qui soit visuelle sans se soucier ni de l'image, ni de l'histoire. Dans son approche, la toile n'est pas envisagée comme un traditionnel support, destiné à porter une image, mais comme un espace où s'opère une prise de conscience de l'espace et de la matérialité même de la peinture. En adoptant définitivement un signe plastique, les bandes, qu'il développe comme un « outil visuel », plus qu'une signature, l'artiste passe ainsi d'une peinture de la finalité au moyen.


En 1966, il rejoint le groupe BMPT, composé avec lui d'Olivier Mosset, de Michel Parmentier et de Niele Toroni. Les artistes vont organiser quatre manifestations historiques, affirmant leur position critique face à la peinture, mettant en lumière leurs travaux sur la répétition formelle pour en faire émerger l'importance du lieu où l'œuvre s'inscrit. Dès lors, Daniel Buren ne considère plus le cadre d'exposition comme un réceptacle neutre et une œuvre comme un simple objet, mais comme un agencement de propriétés. Chez Buren, l'œuvre n'est jamais isolée, elle se déploie en relation directe avec ses lieux et ses contextes de création, autant que d'exposition. A travers un dispositif minimal, qui semble d'une simplicité radicale, l'artiste cherche à faire apparaître ce qui est (déjà) là et à questionner les mécanismes de la perception. A la même période, Daniel Buren théorise ses concepts de « travail in situ » et « travail situé » et publiera pour la première fois en 1991 Les Ecrits.


Les œuvres présentées sous les lots 30 et 31, sont issues des « travaux situés » de l'artiste, à deux époques différentes de son parcours, témoignant de l'expérimentation inlassable de son outil visuel qui passe également par l'utilisation de matériaux divers. Ses emblématiques bandes alternées -qu'elles soient tracées à l'acrylique sur une toile rayée ou sculptées dans le marbre - créées un jeu de tension éternel entre nature et système, hasard et exactitude, rigueur et instinct. Dans Peinture acrylique blanche sur tissu rayé blanc et bleu (1971), les bandes blanches qui encadrent la composition rythment le tracé mécanique du tissu rayé, tandis que les strates naturelles du marbre blanc et les nervures du marbre brun, utilisés pour Forest brown poli (Inde) / Blanc Thasos (Grèce) - 21 lattes (2015), dialoguent avec l'aspect mathématique des découpes verticales. Leur présence, intimement liée au lieu et au dispositif de monstration établi, instaure une relation corporelle, presque tactile, avec le spectateur. Ce principe est d'ailleurs essentiel pour Daniel Buren : ses œuvres sont pensées pour se révéler au fil d'une déambulation, de l'appropriation d'un lieu et ses composantes architecturales, institutionnelles, naturelles.

Peinture acrylique blanche sur tissu rayé blanc et bleu, datée de septembre 1971, est iconique de la première décennie de l'Œuvre de l'artiste. Posée au sol, la toile contraint le déplacement du spectateur dans l'espace et perturbe la perception que l'inconscient a d'une peinture. Dans l'installation Forest brown poli (Inde) / Blanc Thasos (Grèce) - 21 lattes, exposée chez Kamel Mennour en 2015, la surface polie capte la lumière différemment, soulignant le rôle essentiel de l'environnement dans l'apparition de l'œuvre. Les bandes ne se contentent plus d'occuper un plan, elles modèlent la matière et s'étendent dans la tridimensionnalité. Également une composante décisive pour l'artiste, la lumière qu'elle soit artificielle ou naturelle, directe ou indirecte, variable ou non au cours du temps, impacte l'appréhension de l'œuvre et des couleurs, déployant une infinité de points de vue et de zones d'ombre et d'éclaircies, de reflet et de profondeur.

Salué par de nombreuses distinctions, l'artiste reçoit, dès 1965, le Prix de la Biennale de Paris pour les jeunes peintres, puis le Lion d'Or à la Biennale de Venise pour le meilleur pavillon en 1986 et sera décoré en 2005 par la Grande Médaille d'Argent des Arts Plastiques. Artiste de renommée internationale, Daniel Buren a été mis à l'honneur dans de prestigieuses expositions à travers le monde, accueillies au Centre Pompidou en 1991, au Stedelijk Museum d'Amsterdam en 1994 et au Guggenheim Museum de New York en 2005.




Identified by his regular pattern of vertical stripes 8.7 cm wide, Daniel Buren explores how art can highlight the space that contains it, and in which manner it is modified, by understanding their mutual influences.

Although the French artist has always considered himself the progeny of modernist thought, it was in the mid-1960s that he decided to devote his painting to alternating vertical stripes and discovered, at the Saint Pierre market in Paris, a striped fabric that had all the properties he was looking for. The artist wished to create a painting free of all references, which had no other message than what it was; a painting that was visual yet without any concern for image or history. In his approach, the canvas is not viewed as a traditional medium, intended to carry an image, but as a surface where the viewer becomes aware of that space and the very materiality of the paint. By definitively adopting a visual format, stripes, which he develops as a 'outil visuel' ('visual tool') rather than a signature, the artist thus moves from painting as an end to painting as a means.

In 1966, he joined the BMPT group, which also includes Olivier Mosset, Michel Parmentier and Niele Toroni. The artists organised four historic events, asserting their critical stance towards pictorial representations and focusing on their choice of formal repetition in order to emphasise the importance of the place where the work is displayed. From then on, Daniel Buren would no longer consider the exhibition space as a neutral receptacle and an artwork as a simple object, but saw them as a combination of properties. For Buren, the work is never isolated; it unfolds in direct relation to the locations and contexts of creation, as well as of exhibition. Through a minimalist approach that appears radically simple, the artist seeks to render visible what is (already) there and to explore the mechanisms of perception. During the same period, Daniel Buren theorised his concepts of 'travail in situ' ('in situ work') and 'travail situé' ('situated work') and published Les Ecrits (writings) for the first time in 1991.

The works presented in lots 30 and 31 belong to the artist's 'travaux situés' ('situated works') from two different periods in his career, evidencing his tireless experimentation with his 'outil visuel' ('visual tool'), which also involves the use of a variety of materials. His iconic alternating stripes – whether painted in acrylic on striped canvas or carved in marble – create a constant tension between nature and system, chance and precision, rigour and instinct. In Peinture acrylique blanche sur tissu rayé blanc et bleu (1971), the white stripes framing the composition punctuate the mechanical lines of the striped fabric, while the natural layers of white marble and the veins of brown marble used in Forest brown polished (India) / White Thasos (Greece) - 21 lattes (2015) interact with the mathematical aspect of the vertical sections (slats). Their presence, intimately linked to the location and the established display system, determines a physical, almost tactile relationship with the viewer. Indeed this principle is essential for Daniel Buren: his works are designed to be discovered as one wanders around, and becomes familiar with the location, with its architectural, institutional and natural components.

Peinture acrylique blanche sur tissu rayé blanc et bleu, dated September 1971, is iconic of the first decade of artist's oeuvre. Placed on the floor, the work forces the viewer to move around the space thus disrupting the subconscious perception one has of a painting. In the installation Forest brown polished (India) / White Thasos (Greece) - 21 lattes, exhibited at Kamel Mennour in 2015, the polished surface captures light differently, emphasising the essential role of the environment in the appearance of the work. The strips no longer simply occupy a plane; they shape the material and extend into three-dimensionality. Another decisive component for the artist is light, whether artificial or natural, direct or indirect, variable or not over time, it impacts the perception of the work and its colours, deploying large variety of perspectives and areas of shadow and light, reflection and depth.

The artist has received numerous awards, including the Paris Biennale Prize for Young Painters in 1965, the Golden Lion at the Venice Biennale for the best pavilion in 1986, and the Grande Médaille d'Argent des Arts Plastiques in 2005. An internationally renowned artist, Daniel Buren has been honoured in prestigious exhibitions around the world, hosted at the Centre Pompidou in 1991, the Stedelijk Museum in Amsterdam in 1994 and the Guggenheim Museum in New York in 2005.

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