Skip to main content
ANSELM KIEFER (N. 1945) Anthurie 1987-1991 image 1
ANSELM KIEFER (N. 1945) Anthurie 1987-1991 image 2
ANSELM KIEFER (N. 1945) Anthurie 1987-1991 image 3
ANSELM KIEFER (N. 1945) Anthurie 1987-1991 image 4
APPARTENANT À UNE PRESTIGIEUSE COLLECTION EUROPÉENNE
Lot 21AR,W

ANSELM KIEFER
(N. 1945)
Anthurie
1987-1991

4 December 2025, 15:00 CET
Paris, Avenue Hoche

€150,000 - €250,000

Ask about this lot

ANSELM KIEFER (N. 1945)

Anthurie
1987-1991

titré au revers
technique mixte et feuillage sur feuilles de plomb monté sur panneau dans cadre d'artiste en verre et métal

titled on the reverse
mixed media and foliage on lead sheets mounted on panel in the artist's glass and iron frame

131.5 x 242 cm.
51 3/4 x 95 1/4 in.

Réalisé en 1987-1991.

Footnotes

Nous remercions l'Atelier Anselm Kiefer des informations qu'il nous a aimablement communiquées sur cette œuvre. Un certificat de l'Atelier Anselm Kiefer, Paris, sera remis à l'acquéreur.

Provenance
Galerie Yvon Lambert, Paris
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel

Exposition
Avignon, Centre d'Art contemporain - Collection Lambert, Theorema : une collection privée en Italie, 5 février - 29 mai 2005, pp. 12-13, illustré en couleurs


Réalisée entre 1987 et 1991, six ans avant qu'Anselm Kiefer ne reçoive le Prix international de la Biennale de Venise (1997), Anthurie incarne de manière saisissante, le goût du peintre pour l'histoire, la mémoire et les éléments naturels, aussi bien que sa quête inlassable pour extraire des composantes de l'univers, des sensations métaphysiques intenses.

Né quelques semaines avant la fin de la seconde guerre mondiale, Kiefer grandira sur les ruines d'une Allemagne meurtrie et dévastée. De l'Histoire, l'artiste tirera une conviction fondatrice : la destruction peut engendrer la renaissance. « Les ruines » dira-t-il, « sont un commencement. Avec les débris, on peut construire de nouvelles idées. Ce sont des symboles d'un début ».

Formé à la Kunstakademie de Düsseldorf auprès de Joseph Beuys, Kiefer œuvrera avec ce maître pour un art capable de réconcilier l'humanité, la nature, la mémoire et l'histoire. Dès les premières années de son parcours, l'artiste pluridisciplinaire dialoguera avec les grandes figures allemandes du Néo-expressionnisme, à l'instar de Georg Baselitz et Jörg Immendorff et cultivera un engagement sans faille pour une mémoire collective, donnant naissance à des œuvres profondes et puissantes.

La composition d'Anthurie repose sur un plan frontal où l'horizon se confond avec le sol.
Dans cet espace minéral, presque géologique, le ciel et la terre semblent se constituer l'un de l'autre. Façonnée par un usage quasi sculptural des matériaux -plomb, peinture, terre, végétaux et débris- cette étendue brute, d'une intensité immersive rare, où la matière est tour à tour assemblée, disloquée, détruite et unifiée, devient le lieu d'un dialogue entre l'immobile et le vibrant. Lumière, sécheresse et densité sont ici le terreau d'un moment de métamorphose organique et évolutive. L'anthurium, autrefois d'un rouge éclatant, la terre qui se craquelle, les empreintes du peintre qui parsèment la surface de l'œuvre, sont autant de témoins du temps, porteurs de sens, invitant à s'emparer de leur puissance expressive. Exposée en 2005 au Centre d'Art Contemporain – Collection Lambert d'Avignon lors de l'exposition Theorema consacrée à une importante collection italienne, Anthurie est demeurée depuis son acquisition dans cette même collection privée.

Figure incontournable de l'art contemporain européen depuis plus de cinq décennies, Anselm Kiefer expose dans les plus prestigieuses institutions internationales, de la Royal Academy of Arts de Londres, au Hirshhorn Museum and Sculpture Garden à Washington D.C., en passant par la Fondation Beyeler à Bâle et le Centre Pompidou à Paris. Ses œuvres sont représentées dans les plus grandes collections privées et muséales (Tate - Londres, Solomon R. Guggenheim Museum, Museum of Modern Art (MoMA) - New York) et il deviendra en 2007, le premier artiste vivant depuis Braque, en 1953, à réaliser une installation in situ au Louvre. Toujours à Paris, en 2020, Anselm Kiefer est invité à installer de manière permanente, une sélection d'œuvres au cœur du Panthéon, marquant ainsi une nouvelle étape dans son dialogue entre l'art, l'histoire et la mémoire.

Hybrides, monumentales et vivantes, les créations de Kiefer interpellent par leur présence autant que par leur charge poétique et critique. L'intensité de leur matérialité, conjuguée à la richesse de leur symbolique, crée une expérience esthétique captivante, se nourrissant des résonnances de chaque regardeur.




Created between 1987 and 1991, six years before Anselm Kiefer received the International Prize at the Venice Biennale (1997), Anthurie embodies magnificently the painter's predilection for history, remembrance and natural elements, as well as his tireless quest to extract intense metaphysical sensations from the components of the universe.

Born a few weeks before the end of the Second World War, Kiefer grew up amid the ruins of a damaged, devastated Germany. History would convince the artist of a fundamental notion: destruction can lead to rebirth. 'Ruins,' he said, 'are a beginning. From debris, new ideas can be wrought. They are symbols of a new beginning.'

Trained at the Kunstakademie in Düsseldorf under Joseph Beuys, Kiefer worked with his mentor to develop an art form capable of reconciling humanity, nature, collective memory and history. From the early years of his career, the multidisciplinary artist engaged in conversations with the great figures of German Neo-Expressionism, such as Georg Baselitz and Jörg Immendorff, and cultivated an unwavering commitment to remembrance, resulting in profound, powerful works.

The composition of Anthurie is that of a frontal plane where horizon and land merge. In this mineral, almost geological space, sky and earth seem found within each other. Shaped by a quasi sculptural use of materials—lead, paint, earth, plants, and debris—this crude expanse, with its rare immersive intensity, in which matter is alternately assembled, dislocated, destroyed, and unified to become the terrain for a dialog between immobility and vibrancy. Light, aridity and density are the breeding ground for a moment of organic and evolutionary metamorphosis. The anthurium, once bright red, the dry, cracked earth, the painter's fingerprints peppering the surface of the work, all bear witness to the passing of time and convey meaning, encouraging us to appropriate their powerful expressivity. Exhibited in 2005, at the Centre d'Art Contemporain - Collection Lambert in Avignon during the exhibition Theorema dedicated to the important Italian collection, Anthurie has remained in the same collection ever since its acquisition.

A key figure in European contemporary art for over five decades, Anselm Kiefer has exhibited in the most prestigious international institutions, from the Royal Academy of Arts in London to the Hirshhorn Museum and Sculpture Garden in Washington D.C., the Fondation Beyeler in Basel and the Centre Pompidou in Paris. His works are represented in the most important private and museum collections (Tate - London, Solomon R. Guggenheim Museum, Museum of Modern Art (MoMA) - New York) and in 2007 he became the first living artist since Braque in 1953 to create an in situ installation at the Louvre. Also in Paris, in 2020, Anselm Kiefer was invited to install a selection of works permanently at the heart of the Pantheon, marking a new development in his investigations into art, history and remembrance.

Hybrid, monumental and vibrant, Kiefer's creations are striking both for their presence and their poetic and critical charge. The intensity of their materiality, combined with the richness of their symbolism, make for a captivating aesthetic experience, feeding on their resonance with each viewer.

Additional information