
Dominique Ciccolella
Sale Coordinator and Expert Liaison



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Senior Cataloguer

Head of Department

Senior International Specialist
L'authenticité de cette œuvre a été confirmée par le Comité Magritte.
The authenticity of this work has been confirmed by the Comité Magritte.
Provenance
Collection Paul Colinet.
Collection Robert Willems.
Collection particulière, (par descendance).
Collection Isy Brachot, Bruxelles-Knokke-le-Zoute (acquis auprès de celle-ci).
Collection particulière, Italie.
Collection particulière, Italie (par descendance).
Bibliographie
P. Colinet, R. Magritte, M. Mariën, G. Piquereay, M. Piquereay, Vendredi no. 95 - 31 août 1951 (illustré p. 2).
X. Canonne, Vendredi : une correspondance surréaliste, Anvers, 2020 (illustré p. 918).
A.M. Hammacher, René Magritte, Paris, 1974, no. 51 (illustré p. 50).
Vendredi était une revue surréaliste créée par l'artiste belge Paul Colinet
pour correspondre avec son neveu Robert Willems, qui vivait alors au
Congo belge. Cette publication, qui a circulé de novembre 1949 à octobre
1951, rassemblait des œuvres de divers artistes surréalistes, dont René
Magritte, Louis Scutenaire, Marcel Mariën et Pierre Alechinsky. Chaque
numéro était une feuille manuscrite ou dessinée, riche en collages,
poèmes, dessins et réflexions surréalistes. Bien que Vendredi n'ait pas eu
une large diffusion, elle représente un moment important dans l'histoire
du surréalisme belge et dans la carrière de Magritte. Les dessins publiés
dans cette revue montrent une facette plus intime et expérimentale de son
travail, loin des grandes toiles exposées dans les musées. Ils témoignent de
son engagement envers le surréalisme et de sa volonté de communiquer
ses idées à travers divers médiums. Aujourd'hui, Vendredi est reconnue
comme une œuvre collective unique, offrant un aperçu précieux de la
créativité et de la collaboration au sein du mouvement surréaliste belge.
Les dessins de Magritte dans cette revue continuent d'inspirer et de
fasciner les amateurs d'art, illustrant sa capacité à défier les attentes et
à explorer les profondeurs de la perception humaine.
Le dessin Le Changement de vitesse de Magritte, publié dans cette
revue, illustre parfaitement l'esprit de cette publication : une exploration
poétique et absurde des objets et de leur représentation. Il s'inscrit dans
la démarche de Magritte qui consistait à interroger la perception et la
réalité à travers des images décalées et énigmatiques.Dans ses dessins
pour Vendredi, Magritte poursuit cette exploration en utilisant le médium
de la revue pour expérimenter avec des formes, des symboles et des
associations inattendues. Ces œuvres témoignent de sa capacité à jouer
avec les conventions visuelles et à susciter la réflexion à travers des images
poétiques et souvent paradoxales.Cette œuvre provient directement de
la collection de Robert Willems. La rose reste au centre de son œuvre
Le Changement de Vitesse est une œuvre rare et singulière qui incarne
à la perfection la subtilité poétique de René Magritte, figure majeure du
surréalisme. Dans cette composition délicate, l'artiste réunit plusieurs de
ses motifs récurrents — architecture énigmatique, nuages flottants, fleurs
en suspension — pour donner naissance à une scène profondément
intrigante, entre immobilité méditative et transformation invisible.
Le titre, volontairement énigmatique, détourne une expression issue
du domaine mécanique pour l'ancrer dans un univers de lenteur, de
contemplation et de mystère. Ce décalage entre langage et image est
une signature de Magritte : il ne cherche pas à représenter le monde,
mais à en dérégler la lecture.Au premier plan, trois roses, impeccablement
dessinées, reposent sur un mur de pierre. Ces fleurs, présentes dans
plusieurs œuvres de Magritte dès les années 1950, forment ce que
certains critiques appellent la «série des Roses» — une méditation sur
la beauté, l'éphémère, et l'incongru. Chez Magritte, la rose devient
un symbole déplacé, coupé de son contexte romantique traditionnel,
et intégré dans un environnement où règne l'étrangeté du quotidien.
Elle incarne une forme de résistance poétique à la logique du monde.
L'arche monumentale, percée d'un nuage, ajoute une dimension presque
métaphysique à la scène : la matière devient perméable, l'air prend forme,
et le passage évoqué devient autant spatial que mental. C'est précisément
dans ce dialogue entre objets familiers et sens renversé que réside toute
la puissance de Magritte.
Cette œuvre est d'une rareté exceptionnelle, dans la mesure où très peu
de dessins ou techniques mixtes sur papier de cette qualité et de cette
dimension sont aujourd'hui disponibles sur le marché. Sa provenance
est tout aussi remarquable : conservée pendant plusieurs décennies au
sein d'une prestigieuse collection privée européenne. Sa réapparition
constitue donc un événement majeur pour les amateurs de Magritte et
du surréaliste.
Vendredi was a surrealist publication created by Belgian artist Paul Colinet
as a means of corresponding with his nephew, Robert Willems, who
was then living in the Belgian Congo. Circulating from November 1949
to October 1951, the publication gathered works by various surrealist
artists, including René Magritte, Louis Scutenaire, Marcel Mariën, and
Pierre Alechinsky. Each issue was a single handwritten or illustrated sheet,
rich in collages, poems, drawings, and surrealist reflections. Although
Vendredi never enjoyed wide distribution, it represents an important
moment in the history of Belgian surrealism and in Magritte's own artistic
journey. The drawings published in this periodical reveal a more intimate
and experimental side of his work, far removed from the large canvases
shown in museums. They reflect his deep engagement with surrealism
and his desire to communicate ideas through a variety of mediums. Today,
Vendredi is recognized as a unique collective work, offering a precious
glimpse into the creativity and collaboration within the Belgian surrealist
movement. Magritte's contributions to the publication continue to inspire
and fascinate art enthusiasts, illustrating his ability to defy expectations
and probe the depths of human perception.
Magritte's drawing Le Changement de Vitesse, published in Vendredi,
perfectly captures the spirit of the publication: a poetic and absurd
exploration of objects and their representation. It aligns with Magritte's
ongoing quest to question perception and reality through displaced and
enigmatic imagery.In his contributions to Vendredi, Magritte used the format
of the periodical as a space for visual experimentation, playing with forms,
symbols, and unexpected associations. These works bear witness to his
talent for subverting visual conventions and provoking reflection through
poetic, often paradoxical images. This work comes directly from the
collection of Robert Willems. The rose remains a central motif in Magritte's
visual language. Le Changement de Vitesse is a rare and singular work
that perfectly embodies René Magritte's poetic subtlety, affirming his
place as a key figure of surrealism. In this delicate composition, the artist
brings together several of his recurring motifs — enigmatic architecture,
floating clouds, suspended flowers — to construct a deeply intriguing scene, poised between meditative stillness and invisible transformation.
The deliberately cryptic title borrows from mechanical language, only to
redirect it into a world of slowness, contemplation, and mystery. This
tension between word and image is a hallmark of Magritte: he does not
seek to represent the world, but to disrupt our reading of it.
In the foreground, three roses, meticulously rendered, rest on a stone
wall. These flowers, which began to appear frequently in Magritte's works
in the 1950s, form what some critics refer to as the "Roses Series" — a
meditation on beauty, impermanence, and dislocation. In Magritte's
hands, the rose becomes a displaced symbol, stripped of its traditional
romantic associations and recontextualised in a world governed by
everyday strangeness. It becomes a form of poetic resistance to the
logic of the world.The monumental arch, pierced by a drifting cloud,
adds an almost metaphysical dimension to the scene: matter becomes
permeable, air takes shape, and the idea of passage becomes as much
mental as spatial. It is precisely in this dialogue between the familiar and
the subverted that Magritte's power lies.
This work is of exceptional rarity. Very few drawings or mixed-media works
on paper of this quality and format remain available on the market today. Its
provenance is equally noteworthy: preserved for decades in a prestigious
European private collection. Its reappearance marks a significant event
for collectors of Magritte and for the broader surrealist canon.