
Dominique Ciccolella
Sale Coordinator and Expert Liaison
€230,000 - €330,000

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Senior International Specialist
L'authenticité de cette œuvre a été confirmée par l'Association pour la Défense de l'œuvre de Joan Miró (ADOM).
The authenticity of this work has been confirmed by the Association pour la Défense de l'oeuvre de Joan Miró (ADOM).
Provenance
Collection particulière, France.
Collection particulière, France (acquis auprès de celle-ci).
Cette gouache est l'œuvre originale qui fut reproduite en lithographie pour l'affiche de l'exposition Joan Miró à la galerie Berggruen de Paris, du 23 novembre au 31 décembre 1971, à l'occasion de la sortie du livre Le Lézard aux plumes d'or, publié par Louis Broder. L'artiste y illustrait ses propres poèmes, publiés pour la première fois sous le titre Jeux poétiques dans la revue Cahiers d'art (1945-1946, numéro unique), ici remaniés et fondus en seul long poème.
L'amitié entre Joan Miró et Louis Broder dura jusqu'à la mort de ce dernier.
Cette œuvre fut la dernière collaboration de l'artiste et de l'éditeur, qui avaient travaillé ensemble à de nombreuses reprises : Un poème dans chaque livre de Paul Eluard en 1956, La Bague d'aurore de René Crevel en 1957, Nous avons de René Char en 1959 et Feuilles éparses de René Crevel en 1965. Ils eurent en outre d'autres projets non aboutis, comme celui d'une édition illustrée des aphorismes de Marcel Duchamp
Le titre de l'œuvre évoque le serpent à plumes de l'Amérique précolombienne, divinité rattachée à la fois à la terre et au ciel. Il s'agit ici en réalité d'un lézard, dont les plumes sont d'or.
La composition de cette gouache d'un format impressionnant s'organise autour d'une forme tracée à l'encre de Chine, légèrement anthropomorphe, plaquée sur un fond rouge, avec en son centre un cercle gris enluminé de bleu, de jaune, et orné d'une arabesque évoquant un visage. Dans le bas de l'œuvre viennent s'encastrer des formes bleues et vertes, et tout autour de nouvelle arabesques et étoiles.
Le graphisme du titre prolonge ces arabesques pour faire partie intégrante de la composition. Cette gouache originale présente de menues différences par rapport à l'affiche imprimée.
Outre son importance historique, cette composition éclatante de couleurs, et parfaitement équilibrée, allie force et légèreté dansante, et est un parfait exemple de la maitrise du trait et de la créativité de Joan Miro, qui en ont fait un des plus grands artistes du XXème siècle.
This gouache is the original work that was reproduced as a lithograph for the poster of the Joan Miró exhibition at the Berggruen gallery in Paris, from November 23rd to December 31st, 1971, to coincide with the publication of the book Le Lézard aux plumes d'or, published by Louis Broder. In this publication, the artist illustrated his own poems, first published under the title Jeux poétiques in the magazine Cahiers d'art (1945-1946, single issue), here reworked and merged into a single long poem.
The friendship between Joan Miró and Louis Broder lasted until the latter's death.
This work was the last collaboration between the artist and the publisher, who had worked together on numerous occasions: Un poème dans chaque livre by Paul Eluard in 1956, La Bague d'aurore by René Crevel in 1957, Nous avons by René Char in 1959 and Feuilles éparses by René Crevel in 1965. They also had other unfinished projects, such as an illustrated edition of Marcel Duchamp's aphorisms.
The title of the work evokes the feathered serpent of pre-Columbian America, a divinity linked to both earth and sky. However, it is here a golden-feathered lizard.
The composition of this impressively large gouache is organised around a slightly anthropomorphic form drawn in Indian ink, set against a red background, with a grey circle at its centre, illuminated in blue and yellow and adorned with an arabesque evoking a face. At the bottom of the work are blue and green shapes, surrounded by new arabesques and stars.
The scripted nature of the title extends from these arabesque lines, forming an integral part of the composition. Besides its historical importance, this vibrant and perfectly balanced composition combines strength and dancing lightness. It is a perfect example of Joan Miró's mastery of the line and of his creativity, which made him one of the greatest artists of the 20th century.