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GERARD FROMANGER (1939-2021) Mourir d'Aimer, Marivaux Série Boulevard des Italiens 1971 image 1
GERARD FROMANGER (1939-2021) Mourir d'Aimer, Marivaux Série Boulevard des Italiens 1971 image 2
Lot 57AR

GERARD FROMANGER
(1939-2021)
Mourir d'Aimer, Marivaux
Série Boulevard des Italiens
1971

5 June 2025, 14:00 CEST
Paris, Avenue Hoche

Sold for €63,900 inc. premium

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GERARD FROMANGER (1939-2021)

Mourir d'Aimer, Marivaux
Série Boulevard des Italiens
1971

signé, titré, daté 2-6-1971 et inscrit à Paris au revers
acrylique sur toile

signed, titled, dated 2-6-1971 and inscribed à Paris on the reverse
acrylic on canvas

100 x 100 cm.
39 3/8 x 39 3/8 in.

Footnotes

Un certificat d'authenticité signé de l'artiste sera remis à l'acquéreur.

Cette œuvre est enregistrée dans les Archives de Marianne Mathieu sous le n°313 et figurera au Catalogue Raisonné de Gérard Fromanger en préparation.

Provenance
Espace 2000, Bruxelles
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel en 1973

Expositions
Paris, Musée d'Art Moderne de la ville de Paris, Fromanger, Boulevard des Italiens, 23 novembre 1971 - 10 janvier 1972, n.p., illustré en couleurs
Bruxelles, Espace 2000, Fromanger, 10 mai - 10 juin 1973
Paris, Gares SNCF de Paris-Est, Figure, Figures : 80 artistes contemporains, 2 - 30 mai 1984, n.p., illustré en couleurs
Caen, Gérard Fromanger, 1963/1983, 29 janvier - 6 mars 1983, p. 16, illustré en noir et blanc
Landerneau, Fonds Hélène & Edouard Leclerc, Site des Capucins, Gérard Fromanger : Périodisation 1962-2012, 24 juin - 28 octobre 2012, p. 59, illustré en couleurs

Bibliographie
Serge July, Fromanger, Paris 2002, n.p., n°49, illustré en couleurs
Jean-Luc Chalumeau, La Nouvelle Figuration, Une histoire de 1953 à nos jours, Figuration Narrative, Jeune Peinture, Figuration critique, Paris 2003, p. 91, n°94, illustré en couleurs
Marianne Mathieu, Gérard Fromanger, Neuchâtel 2004, p. 27, n°9, illustré en couleurs


Après s'être rendu malicieusement maître du cœur invisible de la toile, en saisissant l'ombre d'une réalité, Gérard Fromanger, cédant à une secrète injonction en épousant l'essentiel, fit de la couleur une sève joliment subversive, qui ne fut précédée d'aucun testament : « Il ne faut pas peindre la révolution, mais révolutionner la peinture, j'ai très vite choisi comme alphabet le spectre des couleurs » dira l'artiste, pour qui le fait même de peindre est un engagement.
Le motif de la rue, sous le flux d'un sentiment dans le cours duquel s'échangent sans s'altérer le mystère des silhouettes hiératiques rouge cadmium et la tonalité lumineuse du nuancier dans sa célèbre série Boulevard des Italiens, porte à lui seul une philosophie libératrice du conflit. Chaque homme que l'on croise est un roman en devenir, comme chaque couleur porte en elle une rébellion merveilleuse.
Le 5 février 1971, entre 12h30 et 13h, arpentant le boulevard des Italiens, de l'Opéra à Richelieu-Drouot, Gérard Fromanger et le photographe Elie Kagan, capturèrent le pouls de la rue dont le peintre se plaît à dire qu'elle est le véritable musée de l'Homme. Ces clichés de passants, de vitrines, comme autant de témoignages de notre quotidienneté, furent ensuite transformés en diapositives pour être projetés sur la toile, véritable écran de nos jours. Mourir d'aimer, dont le titre délicieusement né du jeu de l'amour et du hasard, en est la parfaite incarnation : La Figuration Narrative ou le corolaire du mythe de la caverne...
Celui qui fut l'ami de César, de Giacometti et de Jacques Prévert (qui le présenta au marchand Aimé Maeght, avec lequel il collabore de 1964 à 1967), sera l'un des grands artistes de l'exposition devenue mythique organisée en 1964 sous l'égide de Gérald Gassiot-Talabot au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris : Mythologies Quotidiennes. Inscrite dans le débat Paris-New York, celle-ci cristallisa, avec force de combat politique, le sursaut contre l'abstention de toute narration, dont la peinture s'était fait dépossédée, entre l'expressionnisme abstrait et le pop art. La question séminale du sens de nouveau étreignit les pinceaux qui, tous, devinrent acidulés.
Michel Foucault, Gilles Deleuze et Felix Guattari s'intéressèrent de près à l'art de Gérard Fromanger, qui, dès 1968, envahit les murs parisiens de sa fraîcheur audacieuse, de son élan vital, de sa scansion « soyons impossibles : demandons le réel ! ».
Sa palette, mordante, est en son cœur un cri, un chant, une offrande, son chemin de Damas. Comme si, à chaque extrémité du prisme silencieux des couleurs, venait s'allonger l'espoir d'un arc-en-ciel. Ses expositions personnelles, que ce soit en galerie ou dans les plus grandes institutions publiques, toutes firent date : Le désir est partout (galerie Jeanne Bucher, Paris) en 1975, Tout est allumé (Centre Pompidou) en 1980, Rhizomes, pastels-café, exposition itinérante entre Paris, Sienne et Londres en 1999, La guerre n'est jamais froide, MAMCO Genève en 2003, Hayakawa gallery, Osaka en 2007. Le Centre Pompidou ne possède pas moins de trente-six œuvres de l'artiste, chaque nouvelle série étant un avènement...
Celle, iconique, des Questions, dont le chef-d'œuvre Existe fut acquis il y a plus de vingt-cinq ans – et jalousement conservé à l'abri des regards – a pour titre un verbe actif conjugué au présent, dans le registre du mouvement : Danse, Bourdonne, S'embrouille, Bouge ect., témoignant du bouillonnement qu'est l'art pour le peintre : « ce qui vient au monde pour ne rien troubler ne mérite ni égards, ni patience » écrivait René Char.
En une structure dichotomique, Fromanger oppose le camaïeu sage et monochrome des journalistes et photographes, à la déflagration protéiforme de la couleur. Entre décomposition de la figure et atomisation de la couleur, s'autonomise l'œuvre. Dans ce bruissement optique semble s'éveiller une nouvelle réalité née d'un mythe ancien : celui d'Iris qui, envoyée par Zeus, pour faire se lever le jour, égrenait chaque matin un fil de son écharpe arc-en-ciel, qu'elle passait sur le réel. Comme une ode à la vie, cette œuvre est un langage à l'aube de son énonciation : un horizon d'attente, comme un début de vérité.



After mischievously mastering the invisible heart of the canvas, capturing the shadow of reality, Gérard Fromanger, yielding to a secret injunction by embracing the essential, turned colour into a beautifully subversive lifeblood which no testament had announced: "You must not paint the revolution, but revolutionize painting. I very quickly chose the spectrum of colours as my alphabet," said the artist, for whom the very act of painting was militant.
The street, his subject, is filled with momentum and the sense that within this flow mysteriously interact without any alterations his hieratic cadmium red silhouettes. Meanwhile, the vivid tones of his colour palette in his renowned series Boulevard des Italiens, champion a philosophy that dissolves conflict. Every man we meet is a novel in the making, just as every colour carries within it a fantastic rebellion.
On February 5, 1971, between 12:30 and 1:00 p.m., walking along the Boulevard des Italiens, from the Opera to Richelieu-Drouot, Gérard Fromanger and photographer Elie Kagan captured the pulse of the street, which the painter liked to call the true Musée de l'Homme. These snapshots of passers-by and shop windows, as many testimonies to our everyday lives, were then transformed into slides to be projected onto the canvas, the screen of our times. Mourir d'aimer (To Die of Love), whose title is a malicious reference to an 18th century play by Marivaux (the game of love and chance), is the perfect embodiment of this: Narrative Figuration or the corollary of the allegory of the cave...
A friend of César, Giacometti, and Jacques Prévert (who introduced him to the art dealer Aimé Maeght, with whom he collaborated from 1964 to 1967), he was one of the great artists featured in the now legendary exhibition organized in 1964 under the auspices of Gérald Gassiot-Talabot at the Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris: Mythologies Quotidiennes. Part of the Paris-New York debate, this exhibition crystallized, with political force, the revolt against the absence of narrative, which had been stripped from painting somewhere between abstract expressionism and pop art. The seminal question of meaning once again gripped paintbrushes coloured in flashes of neon.
Michel Foucault, Gilles Deleuze, and Felix Guattari took a keen interest in the art of Gérard Fromanger, who, from 1968 onwards, invaded the walls of Paris with his daring freshness, his vital energy, and his slogan "let's be impossible: let's demand the real!"
His sharp palette is at its heart a cry, a song, an offering, his road to Damascus. It is as if, at each end of the silent prism of colours, spread out the hope of a rainbow. His solo exhibitions, whether in galleries or in major public institutions, were all landmark events: Le désir est partout (Desire is everywhere) (Jeanne Bucher Gallery, Paris) in 1975, Tout est allumé (Everything is lit) (Centre Pompidou) in 1980, Rhizomes, pastels-café, a traveling exhibition between Paris, Siena, and London in 1999, La guerre n'est jamais froide (The war is never cold), MAMCO Geneva in 2003, Hayakawa Gallery, Osaka in 2007. The Centre Pompidou has no fewer than thirty-six of the artist's works, each new series being an event in itself...
The iconic Questions series, whose masterpiece Existe was acquired more than twenty-five years ago – and jealously guarded from view – is titled with an active verb conjugated in the present tense, in the register of movement: Danse, Bourdonne, S'embrouille, Bouge (Dance, Buzz, Confuse, Move), and so on, reflecting the turmoil that art represents for the painter: "That which comes into the world with no wish to disturb deserves neither consideration nor patience," wrote René Char.
In a dichotomous structure, Fromanger contrasts the sedate, monochrome tones of journalists and photographers with a protean explosion of colour. By deconstructing the figure and blowing colour apart, his work becomes autonomous. With his optical buzz, a new reality seems to bloom, the child of an ancient myth: that of Iris, who, sent by Zeus to bring forth the day, each morning pulled a thread from her rainbow scarf, which she cast over reality. An ode to life, this work is a language at the dawn of its expression: a horizon of anticipation, possibly the presage of truth.

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