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GEORGES MATHIEU (1921-2012) Thomas Bérauld 1960 image 1
GEORGES MATHIEU (1921-2012) Thomas Bérauld 1960 image 2
Lot 5AR

GEORGES MATHIEU
(1921-2012)
Thomas Bérauld
1960

5 June 2025, 14:00 CEST
Paris, Avenue Hoche

Sold for €89,300 inc. premium

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GEORGES MATHIEU (1921-2012)

Thomas Bérauld
1960

signé et daté 60
huile sur toile

signed and dated 60
oil on canvas

147 x 147 cm.
57 7/8 x 57 7/8 in.

Footnotes

Un certificat du Comité Georges Mathieu sera remis à l'acquéreur.

Cette œuvre est référencée parmi les œuvres authentiques dans les « Archives Jean-Marie Cusinberche sur Georges Mathieu ».

Provenance
Galerie Internationale d'Art Contemporain, Paris (numéro d'archives de Maurice Arquian 9/60)
Vente : Binoche, Espace Cardin, Paris, 25 octobre 1982, lot 49bis
Galerie Cogeime, Bruxelles
Acquis auprès de celle-ci en 1993

Expositions
Londres, New London Gallery, Mathieu, octobre - novembre 1960, n°10, listé
Beyrout, Palais de la Présidence de la République, Mathieu, mars 1961
Turin, Galleria La Bussola, Mathieu, 7 - 27 avril 1962, n.p., n° 2, illustré en noir et blanc
Paris, Musée d'Art Moderne de la ville de Paris, Mathieu, mars - mai 1963, n.p., n°80, listé



Sur un vaste fond lavande aux nuances vaporeuses, Mathieu déploie en éclats éruptifs une calligraphie baroque, presque martiale, mêlant noirs profonds, jaunes dorés et blancs incisifs. Réalisée en 1960, Thomas Bérauld s'inscrit pleinement dans la période de maturité de l'artiste, où sa gestuelle fulgurante et son approche lyrique de la peinture atteignent une intensité remarquable.

Figure majeure et théoricien de l'abstraction lyrique, Georges Mathieu refusait la préméditation de la composition au profit d'un geste immédiat, cérémoniel et instinctif. Appliquée directement depuis le tube, la pâte fraîche s'anime sur la toile et y inscrit le mouvement du corps de l'artiste. Ces projections élancées traduisent l'énergie et la vitesse d'exécution de Mathieu qui prônait « un droit de cité total à l'improvisation, à la vitesse, à l'inconnu, à l'imaginaire et au risque. » (Georges Mathieu, discours d'installation à l'Académie des beaux-arts en 1976). Depuis la fin des années 1940, le peintre s'emploie à définir une nouvelle esthétique picturale, où la forme prime sur le fond, le constitue.

Le centre droit de la composition de Thomas Bérauld, véritable foyer d'énergie, s'oppose à l'espace laissé vacant à gauche, renforçant la tension dramatique de l'œuvre et exaltant sa dimension spirituelle et mystique. Calligraphiés, fulgurants, les signes qui parcourent la toile semblent jaillir d'une urgence intérieure : ils naissent dans l'instant et émanent de l'émotion brute qui transporte le peintre à chaque performance picturale. Chaque geste, chaque trace, s'inscrit comme le prolongement direct d'un élan instinctif, au fil d'une construction spontanée, où la composition se révèle dans l'acte même de peindre. Une touche de rouge, incisive, vient marquer la toile tel un accent dans une partition musicale, entre improvisation et rigueur d'un équilibre.

Le titre donne à la toile une résonance narrative et historique, comme souvent dans l'œuvre de Georges Mathieu, où les noms d'anciens chevaliers, de batailles ou de personnalités oubliées de l'Histoire, nourrissent un imaginaire extravagant et héroïque. Ici, il fait référence à une figure historique associée à l'Ordre des Templiers, dont l'histoire fascine l'artiste qui réalisa quelques années plus tôt, un ensemble d'œuvres pour le 840e anniversaire de la Fondation de l'Ordre du Temple à la Galerie Internationale d'Art Contemporain, Paris, dirigée par Maurice d'Arquian.

Révélée l'année de sa création à la New London Gallery Marlborough, cette toile voyage en 1961 à Beyrouth, à l'occasion d'une exposition personnelle dédiée à Georges Mathieu au Palais de la Présidence de la République. L'année suivante elle est exposée à la Galleria La Bussola de Turin avant d'être présentée, en 1963, au Musée d'Art Moderne de la ville de Paris, pour la première rétrospective muséale française consacrée à l'artiste, dont la clôture sera repoussée d'un mois en raison de son immense succès. Témoin manifeste d'événements marquants et décisifs de la carrière de Georges Mathieu, cette œuvre transcrit magistralement la mémoire créative et la puissance gestuelle de celui qu'André Malraux qualifiera de « calligraphe occidental ». Conservée dans la même collection pendant plus de quarante ans, Thomas Bérauld est un magnifique exemple des peintures vibrantes de Georges Mathieu, dans lesquelles le signe précède la signification et le geste, immédiat, laisse une empreinte durable et décisive.


Against a vast background of cloudy lavender hues, Mathieu unleashed an eruptive baroque calligraphy, almost martial in nature, mixing deep blacks, golden yellows and incisive whites. Created in 1960, Thomas Bérauld is representative of the artist's mature period, when his vigorous gestures and lyrical approach to painting reached a spectacular intensity.

A major figure and theorist of lyrical abstraction, Georges Mathieu rejected premeditated composition in favour of immediate, ceremonial and instinctive gestures. Applied directly from the tube, the fresh paint is alive on the canvas, as it traces the movement of the artist's body. These slender projections convey the energy and speed of execution of Mathieu, who championed 'total freedom for improvisation, speed, the unknown, the imaginary and risk' (Georges Mathieu, installation speech at the Académie des Beaux-Arts in 1976). Since the late 1940s, the painter was determined to define a new pictorial aesthetic where form took precedence over content, to become content.

The centre right of Thomas Bérauld's composition is alive with energy, in contrast with the vacant space on the left, thus increasing the dramatic tension in the composition and exalting its spiritual and mystical dimension. Calligraphic and spirited, the signs that dash across the canvas seem to spring from an inner urgency: they are instantaneous entities that emanate from the raw emotion that transports the painter during each pictorial performance. Each gesture, each trace, is the direct extension of an instinctive impulse, a spontaneous construction where the composition is truly a result of the very act of painting. A trenchant touch of red marks the canvas like an accent in a musical score, on the cusp of improvisation and rigorous balance.

The title gives the canvas both a narrative and an historical resonance, as is often the case in Georges Mathieu's work, where the names of ancient knights, battles and forgotten figures from history feed an extravagant and heroic imagination. Here, it refers to a historical figure associated with the Knights Templar, whose story fascinated the artist. A few years earlier Mathieu had created a series of works for the 840th anniversary of the founding of the Order of the Temple at the Galerie Internationale d'Art Contemporain in Paris, directed by Maurice d'Arquian.

Unveiled the year of its creation at the New London Gallery Marlborough, the painting travelled to Beirut in 1961 for a solo exhibition dedicated to Georges Mathieu at the Presidential Palace. The following year, it was exhibited at the Galleria La Bussola in Turin before being presented in 1963 at the Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris for the first French museum retrospective dedicated to the artist, which was prolonged for a month due to its immense success. Bearing witness to the significant and decisive events in Georges Mathieu's career, this work masterfully transcribes the creative memory and gestural power of the man whom André Malraux described as a 'Western calligrapher'. Part of the same collection for over forty years, Thomas Bérauld is a magnificent example of Georges Mathieu's spirited paintings, in which the sign precedes meaning and instinctive gesture leaves a lasting and decisive impression.

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