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JEAN DUBUFFET (1901-1985) La Paroi Sourde 7 juin 1960 image 1
JEAN DUBUFFET (1901-1985) La Paroi Sourde 7 juin 1960 image 2
Lot 31AR

JEAN DUBUFFET
(1901-1985)
La Paroi Sourde
7 juin 1960

5 June 2025, 14:00 CEST
Paris, Avenue Hoche

Sold for €114,700 inc. premium

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JEAN DUBUFFET (1901-1985)

La Paroi Sourde
7 juin 1960

signé et daté 1960 ; signé, titré et daté Juin 1960 au revers
papier mâché et pâte vinylique

signed and dated 1960 ; signed, titled and dated Juin 1960 on the reverse
papier mâché and vinylic paste

64.5 x 80 cm.
25 3/8 x 31 1/2 in.

Footnotes

Nous remercions la Fondation Dubuffet des informations qu'ils nous ont aimablement communiquées sur cette oeuvre.

Provenance
Galerie Daniel Cordier, Paris
Galerie Beyeler, Bâle
Collection Pinto
Galerie Jean-Luc Méchiche, Paris
Acquis auprès de celle-ci par le propriétaire actuel en 2005

Expositions
Bâle, Galerie Beyeler, Panorama, mars - avril 1961, n.p., n°16a, listé
Zurich, Gimpel + Hanover Galerie, Jean Dubuffet, 27 août - 29 septembre 1965, n.p., n°13, listé
Cologne, Galerie Rudolf Zwirner, Bilder von 1944-1964 von Jean Dubuffet, octobre 1965
Paris, Galerie Daniel Gervis, Jean Dubuffet : Matériologies, 11 juin - 12 juillet 1969
Paris, Galerie Baudoin Lebon, 12 janvier - 5 mars 1988 ; Paris, Galerie de France, Sols et terrains 1956-1960, pp. 116-117, illustré en couleurs
Sarrebruck, Saarland Museum, Paris, Kunst der 50er Jahre : Artaud, Chaissac, Dubuffet, Fautrier, Michaux, Requichot, Wols, 30 avril - 25 juin 1989, p. 67, n°33, illustré en couleurs
Vitoria-Gasteiz, Sala Amarica-Aretoa, 11 avril - 12 mai 1991 ; Saragosse, Museo de Zaragoza, Diputacion general de Aragon, 18 mai - 16 juin 1991 ; Logrono, Sala Amos Salvador, Cultural Rioja, 5 juillet - 4 août 1991, Jean Dubuffet : el anarquitecto del suelo (1957-1960), n.p., n°1, listé

Bibliographie
Max Loreau, Dubuffet et le voyage au centre de la perception, Paris 1966, n.p., illustré en noir et blanc
Max Loreau, Catalogue des travaux de Jean Dubuffet, Fascicule XVII : Matériologies, Lausanne 1969, p. 96, n°111, illustré en noir et blanc
Beaux-Arts Magazine, Paris 1991, p. 27, illustré en couleurs



Né de l'oscillation fiévreuse entre la matière et l'immatériel, l'art de Jean Dubuffet, à rebours d'une lecture alchimique, transmue la beauté en un site aride et sauvage. De la main, il aime l'aveu du tremblement. Si l'artiste laisse advenir les velléités et les aspirations propres des matériaux dans ses œuvres, c'est que l'homme sait qu'il est des rencontres fertiles qui valent bien des aurores.

A la faveur des étoiles, mû par une inlassable quête, le peintre-sculpteur-musicien-poète-architecte traverse l'Histoire de l'art des années 1950 aux années 1980, avec la liberté qui sied à l'humilité. « Ce n'est pas en regardant l'or, alchimiste, que tu trouveras le moyen d'en faire, mais cours à tes cornues, fais bouillir de l'urine, regarde avidement le plomb, là est ta besogne » écrit Dubuffet dans l'un de ses manifestes. Iconoclaste, visionnaire et sans compromis, l'artiste transgresse. A cet égard, le livre d'or de la galerie Drouin qui accueille sa première exposition personnelle, en 1944, est criblé d'insultes : nul n'est prophète en son pays.

Michel Tapié, qui voit en lui un « homme aux semelles de vent », le convie au studio Facchetti pour l'exposition séminale de 1951 Signifiants de l'Informel. Ses œuvres, créées à l'aube des années 1950, préfigurent à cet égard les Texturologies (1958) et les Matériologies (1960), grâce auxquelles Dubuffet rejoindra l'écurie de Daniel Cordier, qui deviendra son marchand exclusif pour l'Europe et les Etats-Unis, relayant ainsi Pierre Matisse (1945-1960) qui l'avait exposé à New York dès 1951.

Réalisée juste après l'exposition personnelle que lui consacra la galleria del Naviglio à Milan (1959-1959), La Paroi Sourde (1960) exhale la quintessence de la pensée de l'artiste sur les sols, longuement mûrie. Son épaisse couche picturale et l'incorporation de matériaux prosaïques font de ce tableau une exploration quasi-géologique de la matière nourricière, de même qu'il offre un espace polyphonique. « Plus la main de l'artiste sera de tout l'ouvrage apparent et plus émouvant, plus humain, plus parlant il sera » écrit le peintre. D'une beauté éprise de silence, il se devine dans cette œuvre la grâce de l'abandon.

Les disciples à la suite de ce pèlerin missionnaire seront nombreux tandis que les plus grandes institutions internationales réclament ses œuvres : dès 1966, Le Guggenheim Museum, la Tate Gallery et le Stedelijk Museum lui dédient des rétrospectives. Moins de vingt ans plus tard, en 1984, le Pavillon français de la Biennale de Venise lui est entièrement consacré : Malraux disait que « L'histoire de l'art est celle des formes inventées contre les formes héritées ».

Faisant siens la matière, la nature et l'espace entre ses mains, Jean Dubuffet est un alambiqueur pour qui la conversion chimique est avant tout une conversion du regard. Ses titres, toujours choisis avec soin, révèlent tour à tour des astres émaillant un ciel profond et sombre, une ombre nuptiale ou un crépuscule admirable car, de sa poésie, ils en sont le gardien.



The progeny of a fervid oscillation between matter and the immaterial, Jean Dubuffet's art, contrary to an alchemical interpretation, transforms beauty into an arid and primitive landscape. The tremor of the hand is a confession endearing to him. If the artist welcomes the impulses and aspirations of the materials in his works, it is that he acknowledges that fruitful encounters are worth more than many a promise of dawn.

With the stars as his guide and driven by a tireless quest, the painter-sculptor-musician-poet-architect traverses the history of art from the 1950s to the 1980s with a spontaneity befitting his humility. 'It is not by looking at gold, alchemist, that you will find the means to make it, but run to your retorts, boil urine, look greedily at lead, there is your work,' wrote Dubuffet in one of his manifestos. Iconoclastic, visionary and uncompromising, transgression feeds his art. Consequently, the guest book of the Drouin Gallery, which hosted his first solo exhibition in 1944, is riddled with insults; indeed, no one is a prophet in their own country.

Michel Tapié, who saw him as a 'man with soles of wind', invited him to the Facchetti studio for the seminal 1951 exhibition Signifiants de l'Informel. His works, created in the early 1950s, heralded Texturologies (1958) and Matériologies (1960), thanks to which Dubuffet joined Daniel Cordier's stable; Cordier would become his exclusive dealer for Europe and the United States, taking over from Pierre Matisse (1945-1960), who had exhibited him in New York in 1951.

Produced just after his solo exhibition at the Galleria del Naviglio in Milan (1959-1959), La Paroi Sourde (1960) exudes the quintessence of the artist's reflections on terrain. Its thick pictorial layer and the incorporation of prosaic materials make this painting a quasi-geological exploration of such a nutrient matter, while also offering a polyphonic space. 'The more the artist's hand is visible in the work, the more moving, human and expressive it will be,' wrote the painter. An oeuvre of beauty beguiled by silence, it infers the grace of surrender.

Many disciples followed in the missionary pilgrim's footsteps, while the world's greatest institutions sought his works: as early as 1966, the Guggenheim Museum, the Tate Gallery and the Stedelijk Museum dedicated retrospectives to him. Less than twenty years later, in 1984, the French Pavilion at the Venice Biennale was entirely devoted to him: Malraux said that 'The history of art is the history of forms invented against forms inherited'.

Taking ownership of matter, nature and space, Jean Dubuffet was a distiller for whom chemical conversion meant a conversion of perception. His titles, always chosen with care, reveal in turn: stars dotting a deep, dark sky, a nuptial shadow and an admirable twilight, for of his poetry they are the guardians.

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