
Dominique Ciccolella
Sale Coordinator and Expert Liaison
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€80,000 - €120,000
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Cette œuvre est enregistrée sous le numéro SF59-545 dans le Catalogue Raisonné Online de l'artiste en préparation par la Sam Francis Foundation.
Provenance
Collection Kirkeby, Californie
Collection particulière, France (acquis auprès de celle-ci)
Alité pendant près de deux ans suite à un accident d'avion, Sam Francis commence à peindre pour pallier l'ennui de sa chambre d'hôpital, rêvant à une liberté dont il est privé ; là il contemple le ciel, ses reflets sur le Pacifique, ses nuances profondément lumineuses, ses camaïeux colorés et surtout son immensité absolue. Cette période de sa vie le bouleversera de manière irréversible et le mènera vers une quête perpétuelle de l'infini.
Sa rencontre avec Clyfford Still, qui fut son professeur à l'université de Berkeley, permettra à Sam Francis de se libérer des préconçus du « reconnu comme beau » en art ; en dissolvant la figure, il confirme sa recherche de profondeur infinie.
En 1950, Sam Francis quitte les États-Unis pour Paris, où pendant un temps il se consacre à la transcription de la lumière, à sa profondeur et ses tonalités, aboutissement de la période blanche.
Sa découverte des impressionnistes et des post-impressionnistes, de leur travail sur la couleur, ainsi que son étude approfondie des Nymphéas de Claude Monet, marquent un tournant dans son approche picturale.Sa rencontre avec Jean-Paul Riopelle renforce ce basculement : il abandonne alors sa palette sobre de blancs et de gris pour introduire la couleur, non comme simple ajout, mais comme une opposition vibrante et contrastée. Le blanc, dès lors, devient pour lui la somme de toutes les couleurs, un espace infini de tension et de résonance.
Les œuvres que nous présentons lors de cette vacation, acquises directement auprès de la famille Kirkeby, amis chers à l'artiste, ont été conservées dans la même collection depuis ; l'œuvre Sans titre (SF59-545) datée de 1959, illustre de manière juste le travail constant de l'artiste sur cette dualité entre profondeur d'espace et couleurs vibrantes.
À partir des années 1970, Sam Francis entame la série des Grids, dont Sans titre (SF78-1215) fait partie. Ici, le langage géométrique, rigide en apparence, lui permet paradoxalement une nouvelle forme de liberté picturale : chaque case devient un espace autonome d'expression, où la couleur vibre, se juxtapose, se répond. Ces compositions explorent l'équilibre entre ordre et spontanéité, entre contrôle formel et énergie intérieure ; Sam Francis s'imprégnera également de l'œuvre de Jackson Pollock, maître incontesté de l'expressionnisme abstrait et de l'Action Painting, auquel il peut être rapproché. Tous deux partageaient cette idée que la peinture est un champ de tension où l'artiste projette énergie, émotion et inconscient.
Taches, splash, gouttes, coulures maîtrisées, dans Sans titre (SF89-266) chaque manifestation sur le papier matérialise la liberté du geste, celle de l'artiste traitant le support comme partie non réductrice et non définie.
Artiste nomade et cosmopolite, il a vécu et travaillé aux États-Unis, en France, au Japon et au Mexique, ce qui a favorisé une diffusion mondiale de son travail.Ses œuvres figurent aujourd'hui dans les collections permanentes de musées prestigieux, tels que le Museum of Modern Art (MoMA) et le Whitney Museum à New York, le Los Angeles County Museum of Art (LACMA), le Centre Pompidou à Paris, la Tate Modern à Londres, ou encore le Museum of Contemporary Art Tokyo.Cette reconnaissance témoigne de l'universalité de son langage pictural, nourri à la fois par l'abstraction américaine, l'influence de la couleur française et la spiritualité de l'esthétique orientale.
Bedridden for nearly two years following a plane crash, Sam Francis began painting to alleviate the boredom of his hospital room, dreaming of the freedom of which he was deprived. There, he contemplated the sky, its reflections on the Pacific Ocean, its deep luminous shades, its countless hues and, above all, its sheer immensity. This period of his life would forever change him and set him on an endless quest for the infinite.
The encounter with Clyfford Still, under whom he studied at the University of Berkeley, allowed Sam Francis to free himself from preconceived notions of what was 'considered as beautiful' in art. By dissolving the figure, he confirmed his desire to explore the immensity of depth.
In 1950, Sam Francis left the United States for Paris, where he devoted himself for a time to transcribing light, its facets and its tones, culminating in his white period.
His discovery of the Impressionists and Post-Impressionists, their work on colour, and his extensive study of Claude Monet's Water Lilies marked a turning point in his approach to painting. His encounter with Jean-Paul Riopelle further consolidated his shift: he abandoned his sober palette of whites and greys to introduce colour, not as a simple addition, but as a vibrant, contrasting opposition. From then on, white became for him the sum of all colours, a vast space of tension and resonance.
The works we are presenting in this sale, acquired directly from dear friends of the artist, the Kirkeby family, have been kept in that same collection ever since. The work Untitled (SF59-545), dated 1959, accurately illustrates the artist's sustained investigation of the duality between depth of space and vibrant colours.
In the 1970s, Sam Francis began the Grids series, of which Untitled (SF78-1215) is a part. Indeed, such geometric language might seem quite rigid, paradoxically though it offered him a new form of pictorial freedom: each square became an autonomous space of expression inside which colours vibrate, interact and resonate. These compositions explore the balance between order and spontaneity, between formal control and inner energy. Meanwhile, Sam Francis followed the work of Jackson Pollock, the undisputed master of abstract expressionism and Action Painting, with whom he can be associated. Both shared the idea that the pictorial field is one of tensions where the artist projects energy, emotion and the unconscious.
Stains, splashes, drops, controlled runs of paint; in Untitled (SF89-266) each manifestation on the paper embodies the freedom of the gesture, that of the artist perceiving the ground as unrestricted, undefined.
A nomadic and cosmopolitan artist, he lived and worked in the United States, France, Japan and Mexico, which contributed to the worldwide dissemination of his work. His works are now in the permanent collections of prestigious museums such as the Museum of Modern Art (MoMA) and the Whitney Museum in New York, the Los Angeles County Museum of Art (LACMA), the Centre Pompidou in Paris, the Tate Modern in London and the Museum of Contemporary Art Tokyo. His recognition is a testament to the universality of his pictorial language, which was nourished by American abstraction, the influence of French colours and the spirituality of Eastern aesthetics.