
Dominique Ciccolella
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L'authenticité de cette œuvre a été confirmée par Sylvie et Casimir Buisson. Cette œuvre sera incluse dans le Vol. IV du catalogue raisonné Léonard Tsuguharu Foujita, actuellement en préparation.
The authenticity of this work has been confirmed by Sylvie and Casimir Buisson. This work will be included in the forthcoming Vol. IV of the Léonard Tsuguharu Foujita catalogue raisonné, currently being prepared.
Provenance
Collection particulière, Paris.
Collection particulière, Paris (par descendance).
Exposition
Paris, Galerie Colette Weil, oeuvres récentes de Foujita, 17 octobre - 5 novembre 1929.
Bibliographie
S. Buisson, Léonard-Tsuguharu Foujita: L'œuvre gravé et lithographié, Paris 1987, no. 30/76 (gravure illustrée).
C. Weil, Femmes, Paris, 1930, (gravure illustrée).
Ce nu féminin allongé sur le ventre est l'une des œuvres les plus connues de Léonard Foujita, non pas en raison de la célébrité du modèle, qui demeure énigmatique à ce jour, mais parce que Foujita lui-même l'avait sélectionné parmi ses plus beaux nus pour les immortaliser dans un album de gravures intitulé Femmes. L'ouvrage a été publié en 1930 aux Éditions artistiques Apollo par la célèbre Colette Weil qui en était la créatrice. Elle présentait par ailleurs les œuvres originales dans sa galerie afin de les placer dans les meilleures collections du monde. Ce beau nu allongé en est une.
La vision d'un nu de Foujita est envoûtante. C'est une ode à la douceur et à la pureté qui transcende le corps et capture l'âme.
Avec son trait d'une exquise précision, le peintre japonais sculpte la peau de ses modèles à la pointe de son pinceau fin trempé dans l'encre noire et dans l'huile de cette même couleur, alliant l'eau et l'huile en couches translucides, presque éthérées, obtenant des teintes d'ivoire nacré qui rayonnent d'une lumière intérieure.
Dans ses œuvres, la femme nue flotte dans un espace dépouillé, baignée dans une aura qui confère à son corps une qualité spirituelle étonnante. Le regard, serein et rêveur du modèle, plonge le spectateur dans une contemplation silencieuse, où la sensualité se fait subtile, aérienne, totalement sacrée.
Foujita allie l'art du dessin japonais et l'élégance de l'École de Paris pour donner naissance à des figures qui incarnent la douceur et l'intimité. La nudité devient ici une méditation sur la beauté, dépouillée d'artifice, un moment suspendu où chaque trait, chaque ombre, invite à un mystère qui échappe tout en captivant.
La nudité est un sujet qui permet d'explorer et d'unir les influences culturelles, notamment orientales et occidentales, de faire se recouper les richesses multiculturelles. Les grands maîtres, Utamaro et Hokusai, ne sont pas les derniers à s'être emparé de la femme nue dans son intimité. Foujita les admire comme il regarde ce que son époque développe sur le sujet.
Le symboliste autrichien Gustav Klimt est sans doute celui qui pousse à l'extrême sa passion du corps féminin qui n'est pas uniquement représentation physique mais surtout une émanation de la sensualité. Pourtant dans Reclining Nude, il utilise comme Foujita des lignes douces et fluides qui soulignent les courbes de la femme. Foujita, de son côté, joue avec une délicatesse toute orientale sur le non-dit. Il suggère et évoque la la peau diaphane et la douceur presque irréelle du modèle. Les moyens diffèrent chez ces deux artistes épris du corps féminin mais tous deux capturent la vulnérabilité et la beauté de leurs modèles sans tomber dans la vulgarité.
Klimt comme Foujita sont connus pour leur génie du dessin. Le trait est fluide et expressif, il contourne les formes d'une manière suggestive. Chaque muscle, chaque expression du visage et du corps confère aux œuvres des maîtres une pureté et une grâce d'une évocation sensuelle indéniable.
Et comment ne pas penser à François Boucher, à tous les maitres de l'intimité du Baroque au Classicisme devant lesquels Foujita étudia au Louvre dés son arrivée à Paris et aux dessins aquarellés de Rodin, aux images charnelles de Renoir et de Degas, à tous ces artistes qui s'éprirent de la représentation féminine, comme lui-même le fit en choisissant Paris.
Toutes ces œuvres se rejoignent dans la célébration de la beauté féminine lorsque la maîtrise de la ligne et la capacité à transcender le simple physique atteint au Spirituel.
Foujita qui n'enorgueillit d'avoir épuiser plus de 3000 modèles au cours de sa longue carrière célèbre toujours la beauté intérieure et l'universalité de chacune d'entre elles.
Il crée avec leur complicité un lien subtil dont il se nourrit. Le nu est chez Foujita une façon de célébrer la Femme dont il est le fidèle admirateur et ne peut se passer plus d'un jour.
Il est évident que cette très représentation de la femme surprise dans sa nudité ne laisse pas indifférent qui la découvre. Son regard interrogera au-delà des siècles qui la regarde. Et Foujita continuera à nous subjuguer tant par le raffinement de sa technique des Grands fonds blancs laiteux, que par le mystère et la réelle et naturelle beauté qu'il distille dans ses peintures de nus.
This reclining nude is one of Léonard Foujita's most celebrated works, not because of the model's fame—she remains enigmatic to this day—but because Foujita himself chose it as one of his finest nudes to immortalize in his 1930 engraving album, Femmes. This work was published by the renowned Colette Weil at Éditions artistiques Apollo, where Weil also showcased the original pieces in her gallery, placing them in some of the world's finest collections. This exquisite reclining nude is among them.
Foujita's nudes are mesmerizing, an ode to softness and purity that transcends the physical form to capture the soul itself. With a stroke of exquisite precision, Foujita sculpts his models' skin with the delicate point of a fine brush, dipped in black ink and oil of the same color. He layers water and oil in translucent, ethereal layers, creating pearly ivory tones that seem to radiate an inner light. In his works, the nude woman floats in an uncluttered space, bathed in an aura that imbues her form with an astonishing spiritual quality. Her serene, dreamlike gaze draws the viewer into a silent reverie where sensuality becomes subtle, airy, and sacred.
Blending the artistry of Japanese drawing with the elegance of the Parisian school, Foujita brings to life figures that embody both gentleness and intimacy. Here, nudity becomes a meditation on beauty, stripped of artifice, a suspended moment where every line and shadow beckons to a mystery that both eludes and captivates. Through his art, Foujita explores and unites diverse cultural influences, especially from the East and the West, allowing multicultural richness to converge. Great masters like Utamaro and Hokusai, who similarly portrayed the intimate feminine form, are among those he admired, as he also embraced contemporary developments in the genre.
The Austrian symbolist Gustav Klimt, too, expressed an intense passion for the female body, not merely as a physical form but as an emanation of sensuality itself. Yet, in Reclining Nude, Klimt, like Foujita, uses soft, fluid lines to accentuate the curves of his subject. Foujita, however, brings an Eastern delicacy to his work, suggesting rather than stating, evoking diaphanous skin and an almost unreal softness in his model. Though their approaches differ, both artists capture the vulnerability and beauty of their subjects without descending into vulgarity.
Klimt and Foujita are celebrated for their genius in drawing. Their lines are fluid and expressive, contouring forms with suggestion. Every muscle, every facial expression, and every bodily form in their works convey a purity and grace of undeniable sensual evocation.
And how can we not think of François Boucher and the Baroque and Classical masters whom Foujita studied at the Louvre upon his arrival in Paris? Or of Rodin's watercolors, Renoir's and Degas' sensual images—all artists enamored with the feminine form, as Foujita was, choosing Paris to immerse himself in this tradition.
These works unite in their celebration of feminine beauty, where mastery of line and the ability to transcend the physical reaches the spiritual.
Foujita, who boasted of having painted more than 3,000 models over his long career, always celebrated the inner beauty and universal appeal of each one. Together with his subjects, he created a subtle bond that sustained his inspiration. For Foujita, the nude was a means of honoring the woman, whom he admired fervently and couldn't go a day without painting.
There is no doubt that this portrait of a woman in her natural nudity leaves a lasting impression on all who view it. Her gaze will question viewers for centuries, and Foujita will continue to captivate us, not only with the refined technique of his milky white backgrounds but also with the mystery and genuine, natural beauty he instills in his nudes.